Blasphemous – Nintendo Switch

Blasphemous – Nintendo Switch

« Blasphemous est un jeu de plate-forme et d’action punitif »…voilà ce qu’affichent les premiers résultats lorsque l’on réalise une recherche sur « Blasphemous ». Et diable, c’est vrai !

Mais Blaphemous, kézako ?

L’évangile selon Bobby

Issue d’une campagne Kickstarter, on connaît peu son développeur, The Game Kitchen. Studio espagnol qui n’avait pas été mis sur le devant de la scène jusque-là. En revanche, l’éditeur ne sera un inconnu pour personne puisqu’il s’agit de TEAM 17, responsable notamment de WORMS.

Ainsi naquit Blasphemous.

Blasphemous, c’est avant tout l’histoire d’un monde en perdition, frappé par le désespoir, enseveli sous le poids du péché et de la corruption. Le titre, inspiré par l’art religieux espagnol des XVIIe et XVIIIème siècle, use et abuse de ces références pour appuyer son level design (extraordinaire en passant) et accoucher d’un metroidvania efficace à se damner.

Blasphemous – Nintendo Switch

Malheur aux miséricordieux

Custodia (c’est le nom donné au pays où prend place l’action) est frappée par le Miracle. Comme son nom ne l’indique pas, il s’agit d’une horrible malédiction qui frappe ses habitants. Sorti de nulle part, du moins d’un beau milieu de cadavres qui s’étendent perte de vue, le « Pénitent ». Sorte de guerrier maudit affublé d’un masque et d’une capirote, couvre-chef porté d’ailleurs aujourd’hui par les pénitents. S’il rend, comme l’ensemble de l’univers proposé par Blasphemous, hommage à la grammaire iconoclaste du XVIIesiècle, il faut bien avouer que le design du héros a de la gueule.

La direction artistique du soft se plie en quatre pour nous plonger dans un Custodia cauchemardesque où le charac design déborde d’ingéniosité avec son bestiaire aussi généreux que détaillé. Au total, pas moins d’une cinquantaine d’ennemis viendront perturber votre progression dans les 15 zones explorables, qui sont déjà loin d’être tendres. Marchant sans complexe sur les traces des Castlevania post Symphonie of the night, Blasphemous
emprunte sans complexe la grammaire de la licence.

Son atmosphère et ses environnements ne seront pas sans rappeler les zones explorées dans Order of Ecclesia et Portait of Ruin. Mais loin de singer son modèle, Blasphemous impose sa patte appuyée par un style rétro en 2D pixelisée. Le tout magnifié par de magnifiques décors, variés et tout en profondeur, qui apportent un certain cachet au chaos ambiant.

Blasphemous – Nintendo Switch

L’horreur soit louée

Vous ne croyez pas si bien lire. Si encore le jeu se résumait à une réussite graphique le tout baignant dans un bain de sang réjouissant. Déjà pas mal me direz-vous. C’est le cas…mais pas que !

Blasphemous ne fait pas les choses à moitié et mettra votre volonté à rude épreuve. Loin d’être insurmontable, l’écran de game over (sobrement intitulé « Exemplaris excomunicationis») viendra ponctuer vos parties tant la difficulté est au rendez-vous.

Lorsque j’ai commencé à lire des articles sur jeu, j’ai constaté que beaucoup l’associe à une rencontre entre Dark Soul et le Metroidvania. N’ayant jamais joué à Dark Soul (excepté le soul -like Nioh que j’ai moyennement apprécié), je ne peux pas corroborer la comparaison.

Cependant, je peux témoigner des punitions que nous fais subir Blasphemous. La progression, déjà corsée par ses nombreux ennemis, fourmille de pièges et embûches en tout genre pour vous nuire.

Si j’avais à le comparer, je le mettrais dans la même case que les premiers Megaman sur le plan de la difficulté. Bien qu’il faille nuancer le fait que Megaman est un pur die and retry, tandis que Blasphemous joue énormément sur l’apprentissage et la volonté.

Volonté d’ailleurs mise à rude épreuve tant l’exercice est parfois fastidieux. Lors d’un game over, vous redémarrez au précédent check point, qui peut ne pas être tout à côté. Idem pour les warps, extrêmement rares par rapport à la taille de la map. On sera obligé de subir de nombreux aller-retour. Si ça peut paraître frustrant, c’est aussi une occasion pour emprunter un chemin différent, ou s’apercevoir qu’une voie précédemment bloquée
ne l’est plus.

Bref, malgré une progression qui n’évite pas les lourdeurs du genre, Blasphemous fait figure de bon élève en se renouvelant régulièrement.
Que ton royaume vienne Le but de Blasphamous est donc de libérer le pays de la malédiction qui le gangrène. Encore une fois, rien de bien original. Mais l’un des aspects les plus jouissifs du soft est ses boss. Ha qu’ils ont fière allure ! Gigantesques pour la plupart, ils arborent un design aussi malsain qu’impressionnant et bénéficient d’une animation qui viendra tutoyer vos souvenirs sur les jeux badass des 90. Et s’ils ne sont pas insurmontables, certains demanderont du temps. Hé oui ! Nous sommes face à de bons vieux boss à patern où chaque pixel aura son importance. Déjà complet, le gameplay tente l’expérience RPG bien que cela reste très soft, voire optionnel. En effet, les recoins de Custodia renferment un nombre impressionnant d’objet, mais peu peuvent se vanter d’avoir une réelle utilité. Alors oui, il existe un arbre de compétences et il vous sera possible de faire évoluer le Pénitent, mais encore une fois le jeu ne se mouille pas en livrant le minimum syndical. On prendra plus de plaisir à découvrir les zones (plus ou moins) secrètes et les collectibles qui finiront par nous servir, pour qui cherche à compléter l’aventure à 100 %. Pour finir, l’OST est un pur délice. De l’écran d’accueil, où l’on entre à pas feutrés dans l’histoire, jusqu’aux thèmes liés à chaque région, nos oreilles sont bercées par une bande remarquable aux accents andalouse.

En vérité je vous le dis

The Game Kitchen s’attaquait à un sujet sensible en plaçant son Blasphemous dans la sphère des Metroidvania. Et le bougre s’en tire haut la main en puisant ses inspirations à la source sans céder à la tentation de n’être qu’un simple copier/coller. Une aventure un peu longuette mais diablement accrocheuse servie par une difficulté qui vous rappellera ce qu’est le goût à l’effort.

Ma note : 16/20

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