Xenoblade Chronicle X – Wii U 2015

Xenoblade Chronicle X – Wii U 2015

Episode le moins connu de la franchise, mais pas le moins intéressant, Xenoblade Chronicle X a eu le malheur de sortir au mauvais moment (dans l’ombre d’un certain The Witcher 3) et au mauvais endroit (sur Wii U avec un parc au potentiel extrêmement faible).

Résultat des courses, le spin-off de Monolith Studio est aujourd’hui (presque) oublié. Injustement ?

De quoi ça parle ?

Terre, an 2054. Deux races extraterrestres ont la riche idée de se chamailler juste au-dessus de notre planète, débouchant sur la mise en poussière de cette dernière.

Pour survivre, l’humanité se voit obliger d’abandonner son monde natal grâce à des arches interstellaires transportant des villes entières. En aparté, il faut en déduire que l’Homme a été capable d’édifier des vaisseaux spatiaux aux allures de cités en un temps record. Une prouesse quand on pense qu’il aura fallu presque 4 ans pour ériger la tour Alicante !

Bref, la fuite terrienne est un désastre et la majorité des vaisseaux sont détruits par les armées ennemis en orbite.

Le jeu s’intéresse, pour des raisons évidentes d’exportation, et de localisation, à l’arche des États-Unis d’Amérique, qui finira par être retrouvée par ses poursuivants et s’écrasera sur une planète inexplorée : Mira.

Planète X

xenoblade-chronicle-x-wii-u gameplay

Ce spin-off prend la tangente des autres opus de la saga en centrant son action dans un espace connu (du moins au début). Nous avons ainsi affaire à des terriens qui se voient dans l’obligation de fuir leur patrie pour devenir des colons dans un monde où tout est à découvrir.

Si la licence lorgne sur le MMORPG, cet épisode s’assoie à la table des jeux massivement multijoueurs en proposant des mécaniques similaires. A commencer par la création de votre héros, coquille vide qui sera le faire-valoir de cette entreprise. Un chainon déshumanisé autour duquel s’articuleront les interactions des protagonistes. Aspect qui m’avait gêné lors de ma première run (en 2015), mais que j’ai davantage apprécié aujourd’hui. L’aventure ne se vit pas au travers d’un héros charismatique (coucou Shepard), mais vous implique totalement dans les dizaines d’heures d’errance qui vous attendent. Comme dirait Homelander : « c’est vous les vrais héros ! ».

Car le monde de Mira est titanesque ! 400 km2 répartis en 6 régions. Un scénario découpé en 13 chapitres. Des missions à ne plus savoir qu’en faire. Une vingtaine de personnages jouables et avec lesquels vous pourrez développer votre entente via le sociogramme. Vous en voulez encore ? Un loot d’armes et d’armures impressionnant. La possibilité de créer son propre matosse et ses bonus. Des méchas géants à piloter pour vous prêter main forte. Et que dire de l’OST et ses 90 pistes ? ! Autant dire que lorsque Tetsuya Takahashi annonce 300 heures pour boucler le jeu, il ne ment pas.

Votre serviteur vient d’ailleurs de dépasser les 130 heures de run. Je suis au dernier chapitre avec la possibilité d’affronter les derniers boss et sachez que je n’ai pas complété 50 % du jeu (MAP + objectifs) ! Et je ne parle même pas du sociogramme que j’ai à peine entamé !

Mais ce contenu stratosphérique tient-il ses promesses ou est-ce de la poudre aux yeux ?

The social network

Un peu des deux, mais le résultat est extrêmement positif.

En termes de gameplay, Monolith se contente de reprendre la recette de l’épisode Wii en la saupoudrant de quelques mineures améliorations.

Nous sommes toujours face à des affrontements en temps réel, mais cette fois avec la possibilité d’avoir une team composée jusqu’à 4 (verbeux) combattants au lieu de 3. Les arts et compétences ont été rendu plus dynamiques mais les habitués ne seront pas dépaysés.

Là où X va beaucoup plus loin de Xenoblade Chronicles 1 et 2 (je n’ai pas encore joué au 3) c’est dans le système de classes et leurs évolutions. Pour vous la faire courtes, vous avez accès à 18 classes que vous pourrez développer au niveau 10. Idem pour le sociogramme qui devient une charge titanesque si l’idée de le compléter à 100 % vous passe par la tête (ça n’est pas mon cas).

On ne peut toutefois nier que le jeu fait un effort dans ce domaine en développant le background des protagonistes au fur et à mesure que vous le complétez.

Comment ?

L’entente que vous entretenez avec vos congénères va se développer en fonctions du temps que vous passez avec vos camarades, des missions accomplies ensembles, et bien évidemment des missions d’ententes.

Ces dernières permettent de débloquer des cut-scènes sur le passé et/ou les motivations de protagonistes dont vous ignorez tout au début de l’aventure.

Pour ma part, j’ai préféré centrer mon attention sur 4 à 5 persos qui me paraissaient attachants au détriment des autres. Cet aspect a l’intérêt de favoriser la rejouabilité pour les (nombreux) gamers qui n’iraient pas au bout des choses lors d’un premier run.

Il est toutefois dommage que, à l’instar de ses homologues, Xenoblade Chronicle X n’apporte que très peu de soin à ses lignes de dialogues.

Si la quête principale est digne d’intérêt, les quêtes annexes sont un exemple de banalités. La grande majorité des dialogues générés par les PNJ et vos commanditaires se contentent d’explorer des lieux communs et on se désolidarise des échanges pour les faire défiler jusqu’à toucher notre récompense.

L’aventure sera également ponctuée de (très) nombreux dialogues doublés. Exclusivement en anglais (ce qui n’est pas choquant pour un équipage américain), les acteurs sont dans l’ensemble bien choisis et apportent une épaisseur bienvenue aux personnages.

Le monde perdu

On l’a vu, ce Xeno ne déroge pas à la règle des nombreuses missions à accomplir pour développer son loot et l’entente des individus. Et, si vous êtes amateur de la franchise, vous n’êtes pas sans savoir que lesdites quêtes ne sont qu’une accumulation d’aller-retours FeDex des plus irritants sur la durée. Et rien ne change dans Chronicle X…mais, il y a un mais, elles ont ici plus de sens.

Pourquoi ?

Parce que le jeu vous transporte dans un monde inconnu. Vous êtes ainsi dans la peau d’un explorateur qui doit participer au développement de la communauté. Découvrir de nouvelles espèces, faunes ou flores. Partir à la recherche de matériaux. Aidez des factions à se frayer un chemin parmi les indigènes. Rien de neuf sous le soleil, mais le contexte donne de la légitimité à la corvée. Et j’insiste sur l’immensité, et l’extrême diversité de la map. D’autant que vous pouvez très bien passer outre et faire le choix de ne pas participer aux quêtes. Du moins pour la grande majorité. Car le scénario ne manquera pas de vous impliquer en vous imposant la réalisation de certaines d’entre elles pour accéder à un nouveau chapitre, ou évènement susceptible de vous intéresser.

Vous l’aurez compris, si elles restent fastidieuses, ces quêtes FeDex sont autant de prétextes pour découvrir le vaste monde de Mira.

Autant dire que vos semelles vont manger du kilomètre. Heureusement, Mira en a assez sous le coude pour qu’on ne s’ennuie jamais. Après plus de 100h, on continue d’être émerveillé par la générosité des environnements et de son extraordinaire faune. Du minuscule scarabée aux bestioles de plus de 100 mètres, vous n’êtes pas prêt de faire le tour de la question.

Votre excursion sera facilitée par la présence de très nombreux check-point qui vous ouvrirons autant de point de téléportation. De quoi rendre plus confortable votre exploration. Sans compter la possibilité de poser des sondes sur chaque territoire pour exploiter les ressources de la planète et se bâtir un capital qui vous permettra de subvenir à vos besoins.

Parlons à présent de LA promesse faite lors de la promotion du jeu : le pilotage de robots aux allures de méchas dans Macross. De quoi nourrir le fantasme de nombreux fans nostalgiques du regretté Xenogears.

Real Steal

Les skells, c’est leur nom, seront même une condition sine qua non pour boucler le jeu. La patience sera de mise car une cinquantaine d’heures au bas mot seront nécessaire pour obtenir le droit de piloter ces bijoux.

Si le premier vous est gracieusement offert, il faudra mettre la main à la poche pour obtenir les suivant (je rappelle que votre équipe se compose de 4 compagnons). Idem, lorsque votre machine sera détruite en mission. Si l’assurance prend en charge les premières réparations, vous en viendrez vite à prioriser la recherche de fonds lorsqu’il faudra commencer à couvrir les frais de réparation. Et vu que vous allez trépasser un sacré nombre de fois, j’aime autant vous dire qu’il est fastidieux de se prêter au jeu !

Heureusement, la récompense est à la hauteur de la frustration. Quel plaisir ! Quel plaisir de pouvoir explorer Mira sous toutes ses coutures ! Par contre, je n’ai pas été emballé par les combats qui, en plus d’être brouillons, manquent cruellement de pêche.

Bref, il serait long de m’étaler sur le sujet. Pour résumer, l’ajout de ces « joujoux » est une idée excellente mais dont le gameplay aurait mérité d’être plus abouti.

Conclusion

Xenoblade Chronicle X est une pépite qui justifie à lui seul l’achat d’une Wii U. Ses quelques défauts sont compensés par la richesse de sa direction artistique et la profondeur de son univers colossal.

Ma note : 18/20

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