Sword of Mana – Game Boy Advance / 2003

Sword of Mana gameboy advance

Il y a des jeux qui savent nous surprendre. Parfois parce qu’on ne les attend pas. Parfois parce qu’on pense que l’on va jouer à autre chose.

Dans mon cas, Sword of Mana appartient à la seconde catégorie. Je l’avais acheté à l’époque en pensant qu’il s’agissait de « Children of Mana », opus de la franchise qui m’avait bouleversé par son flagrant manque d’intérêt.

Je m’apprêtais à redonner sa chance au produit et je ne mis pas longtemps à comprendre mon erreur…pour mon plus grand bonheur !

De quoi ça parle ?

Jadis, la déesse Mana décida de se changer en arbre pour protéger toute vie et pour garder un œil sur le monde. Longtemps après, alors que la déesse avait sombré dans l’oubli, un homme, Vandole, entra dans le sanctuaire Mana, là où se trouvait l’arbre. Il décida de se servir de l’arbre pour créer une grande civilisation. Mais cet homme devint mauvais et plia le monde à sa volonté. Trois guerriers, Granz, Bogard et Gemme refusèrent de perdre l’espoir et la liberté. Ils luttèrent contre Vandole à l’aide de l’épée Mana et du grand sage Cibba. Après de nombreuses batailles, ils vainquirent Vandole. Le pouvoir Mana fut rendu à l’arbre. Granz dirigea alors le royaume. Quelques années plus tard, son fils, le prince Strall (surnommé le Chevalier Noir) voulut faire en sorte que le peuple arrête de dépendre du pouvoir Mana en décrétant que les membres de la tribu Mana étaient des hérétiques, car selon lui, le pouvoir Mana avait été à l’origine de la perversion de Vandole.

Un air de déjà vu ?

C’est avec un manque de motivation à peine voilé que j’ai entamé le jeu. Comme je l’évoquais, je pensais jouer à Children of Mana que j’avais vraiment peu apprécié. Les premières minutes me renvoyaient bien à quelques souvenirs, mais rien de négatif.

Mieux ! J’étais emballé par l’OST et cette intro ne m’était pas inconnu. J’ai rapidement compris que j’avais entre les mains le remake du Mystic Quest sorti sur la première Game Boy en 1991 !

Un remake de haute voltige

Comme quoi la mode n’est pas d’aujourd’hui et les studios n’hésitaient pas à dépoussiérer de vieilles œuvres iconiques pour les mettre au goût du jour.

Et puisque l’on parle de Mystic Quest, alors édité par Squaresoft, on ne peut qu’évoquer l’immense gâchis dont est responsable Squarenix depuis quelques années en nous proposant des portages/remakes d’une intolérable paresse. Car Sword of Mana est une pépite, du travail d’orfèvre ! Si le matériau de base est conservé, c’est toute l’architecture du hit de la Game Boy qui a été magnifié pour nous livrer le meilleur de ce que l’action-RPG 2D avait à nous offrir.

Le système reprend celui de ses suites : Seiken desetsu 2 (Secret of Mana) et 3. Le level design est entièrement repensé, les personnages ont gagné en épaisseur grâce une écriture plus aboutie, et l’OST a été enrichi sans dénaturer les pistes d’origine. On reconnaît sans effort les thèmes du jeu et c’est tant mieux ! Car s’il y a une OST qui a marqué l’ère Game Boy, c’est bien celle de Mystic Quest !

Mais la grosse nouveauté de ce remake est de nous proposer d’incarner au choix un garçon ou une fille à l’entame du jeu. Et si la trame reste relativement similaire, cela permet de découvrir de nouvelles zones à explorer et de diversifier son expérience de jeu. Le héros, accès guerrier, répond à la difficulté moyenne du jeu. L’héroïne fait quant à elle figure de mage et répond à une difficulté plus exigeante.

Une variante de progression bienvenue qui favorise la rejouabilité avec subtilité.

Comptez également quelques quêtes annexes et vous pourrez tabler sur 15 à 20 heures de jeu par scénario. De quoi vous occupez un bon moment d’agréable manière dans des environnements à la fois colorés et détaillés.

Je ne vous l’ai pas encore dit, mais Sword of Mana se hisse sans effort dans le top 3 des plus beaux jeux de la Game Boy Advance.

L’accord parfait ?

Le temps n’épargne personne, même pas Keanu Reeves. Et si le titre fut l’un des patrons de sa catégorie sur la 6ème génération de console, 20 ans dans la vue mettent ses défauts en lumière.

Déjà son scénario. Le travail d’écriture est louable passant d’une page blanche à une histoire sympathique mais somme toute très banale face à des Suikoden, Xenogears et autres FF de la même époque.

Mais surtout son gameplay. Si le héros se manipule facilement, les mécaniques s’avèrent vieillottes. Le plus irritant reste l’accord armes/ennemis. Certains ennemis n’étant vulnérable qu’à 1 type d’arme, il vous faudra sélectionner la bonne lors des affrontements. Rien d’extraordinaire, c’était déjà le cas dans Mystic Quest. Ce qui est gênant, c’est qu’il arrive d’être face à plusieurs ennemis qui devront être rossés par des armes différentes. Irritant lorsqu’il faut passer par 2 strates de menus pour les sélectionner. Au final tu en a pour quasi autant de temps à sélectionner tes armes qu’à dézinguer les malotrus qui pollues ton écran.

Heureusement, ces phases sont peu nombreuses et on finit par s’y faire.

Pour finir justement, à l’instar de son aîné, vous serez régulièrement accompagné dans votre aventure. 8 personnages viendront tour à tour vous prêter main forte durant votre périple. Tous avec des compétences différentes. C’est bien…sauf que l’IA est catastrophique et vous passerez plus de temps à les ressusciter qu’à admirer leur pouvoir de destruction. Heureusement, à l’instar de Seiken Desetsu 2 et 3, une simple pression sur le bouton select vous permet de switcher de personnage. Une façon de changer de boulet en somme.

Verdict

En dépit de mécaniques vieillottes, Sword of Mana s’est avéré être une véritable surprise. Un hommage à Mystic Quest autant qu’une déclaration d’amour aux A-RPG des 90. C’est beau. L’OST est une réussite. La difficulté est justement dosée. Un titre à découvrir d’urgence pour savourer ce que le retro gaming à de mieux à nous offrir !

Ma note

15/20

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