Drama Sport – Chronique – introduction

Chers lecteurs et lectrices,

Je vous propose aujourd’hui d’entamer une rétrospective en quatre volets (ou cinq, j’hésite encore) sur un thème qui m’est cher, la « romance cinématographique sportive« . Je vois d’ici vos yeux ronds, vos haussement de sourcils, vos bouches en forme de canard, etc… « Qu’est ce que c’est que ce truc ? La Romance Cinématographique Sportive ? »

La comédie dramatique avec comme thème le sport ? Sans doute mieux comme définition, je vous le concède.

Écrivant peu d’articles sur AMHA (et pourtant c’est pas faute de Jayer de me mettre la pression pour), vous ne pouvez pas savoir que votre chroniqueur (oh combien occasionnel) a un passé de compétiteur. Je viens du monde de la lutte. Et quand, je parle de lutte, je vous parle du style olympique, pas de la WWE, le style qui vous amène à porter un maillot moulant si souvent décrié.

Et pourtant…

Nous aimons la sueur, l’effort, la souffrance. Nous luttons pour une sorte de gloire personnelle, une reconnaissance de nos pairs, avec à la clé comme seule récompense une poignée de main et une médaille (quand nous atteignons le podium). On ne va pas se retrouver dans un ring à danser comme des tarlouzes à la « vas y que comme chuis plus beau que toi parce que j’ai des plus longs cheveux je gagne et que toi tu perds… »

Quand je vous parle de lutte et de maillot de lutte, je parle de ça :

(Finale pour la médaille de bronze aux derniers championnats du monde de lutte olympique à Paris le 20/08/2017, catégorie -98 kgs, remporté par le Géorgien  Nadareishvili (en rouge) face à l’Ouzbek Assakalov)
Et quand je parle de lutte olympique, je parle de ça :

(Souplesse de l’américain Haight (en bleu) sur le Hongrois Szasbo, style gréco-romain, catégorie 80 kgs, le 21/08/2017)
Ainsi quand je vous parlerais de lutte, oubliez Mickey Rourke dans The Wrestler. Oubliez The Undertaker, Hulk Hogan, John Cena (quoique lui c’est un poil spécial vous comprendrez au quatrième volet…) et tous les autres (dont j’avoue ne pas connaître les noms).

En gros oubliez ça :

(The Rock, sans doute surpris de mes propos…)
Paradoxe, cela dit, puisqu’on parle tout de même ici de cinéma.

Cependant, les films que je vais aborder, parlent souvent d’hommes (et de femmes ! ) qui vivent les dures épreuves et obstacles de la vie à travers leur pratique du sport et de la compétition, et pour cause, bon nombre d’entre eux sont inspirés d’histoire vrai, mention spéciale pour Dangal (celui vous allez en entendre parler souvent).

Sachez même que pour au moins deux de mes films préférés (Creed pour la boxe, et Dangal pour la lutte), les acteurs principaux ont du suivre des entrainements draconiens pour parvenir à tenir leur rôle au cinéma.

Edit du 13 septembre, après avoir discuté de ma chronique avec un ami :
Quand on parle des dures épreuves de la vie, on peut aborder toutes celles qui accablent la vie des sportifs. Le manque d’argent pour vous entraîner (en France c’est connu, à quelques exceptions près, le sport ramène in fine très peu d’argent, même à haut niveau), la difficulté de se recaser après une carrière sportive (sujet encore d’actualité et abordé récemment par Laura Flessel, championne olympique d’escrime et actuelle ministre des sports), l’ingérence des fédérations dans la vie des sportifs (politiques et petits arrangements, un grand classique…)…

On peut aussi aborder des problèmes plus commun : la famille, la santé, l’amour, etc…

Je vais néanmoins vous parler de problèmes disons… plus personnels… 
Il y a de ça une quinzaine d’année, alors qu’il m’arrivait encore de faire de nombreuses médailles au niveau national, j’ai arrêté ma carrière du jour au lendemain. J’avoue sans aucun scrupule ne jamais avoir été dans le top du niveau français. Il y a bien meilleur, et sans pour autant parler des frères Guénot, de Yalouz, Riemer, Mourier, Szczepaniak, Noumonvi et bien d’autre encore…
Les années passent, on grossit, on prend du poids, on devient dangereux pour sa propre santé. On veut revenir en arrière, on regrette d’avoir arrêté la compétition si tôt, et on commence à se demander pourquoi on a tout stoppé.
On finit alors par se souvenir : « Ah oui c’est vrai ! A l’époque, j’avais vécu ça et ça, je l’avais mal vécu. » Le « ça et ça », c’est la défaite, certaines moqueries, parfois le ras-le-bol, et l’envie de se consacrer à ses études.
Mais on veut revenir à un meilleur niveau de forme, on veut se débarrasser de tout son gras, on veut redevenir celui qu’on était avant, voir mieux (même si cela semble quasiment mission impossible à première vue, tout simplement parce qu’on a pris quasiment quinze ans dans la figure…).
Cependant, une vague odeur de sueur vous rappelle un autre temps, et vous ne voulez pas de la chirurgie (comprendre chirurgie variatrique, opération by-pass, anneau gastrique, sleeve, etc…).
Alors vous tentez le pari fou : Je vais perdre les 40 kgs nécessaire pour retenter les championnats de France, quinze ans après, et ensuite… les championnats du monde vétérans, un truc assez inédit.
Ca le fait ça comme film ? Et pourtant, c’est pas un film, c’est juste ma vie (quand je vous parlais de truc perso…).

Chaque kilo perdu, c’est aussi des émotions douloureuses qui s’accrochent, qui refont surface.
Mais comme toute histoire, l’inspiration, la motivation, il faut la trouver, et le cinéma est très efficace pour ça.
Je vais donc vous parler de tous ces films, qui m’ont ému, qui m’ont tant apporté. Et à travers les problèmes de vie qu’ils décrivent, j’ai surtout envie aborder l’énergie dont débordent les protagonistes pour s’en sortir, et l’exemple qu’ils en donnent.

Promis, je ne parlerais pas que de la lutte, mais énormément de sport de contact tel que la Boxe, le football américain, et… un peu de basket, un peu de foot, du judo, du sumo aussi (si ! si ! ), etc… etc…

Histoire de vous mettre un peu l’eau à la bouche avant le premier volet de cette rétrospective, un petit trailer de Dangal, mon chouchou… Et celui de Creed, parce que pour un septième opus de la saga Rocky (plus un spin off en fait, mais quand même…), la réalisation a franchement bien gérée…

Ha j’oubliais de vous dire… Dangal, c’est un film Disney… (entretemps deux des personnages principaux sont des filles qui pratiquent la lutte olympique et traditionnelle… entre autre contre des garçons d’ailleurs… on est jamais très loin des femmes jedi…)

Edit du 13 septembre, après réflexion, suite discussion avec ce même ami…

Cette chronique, je vais la dédier aux trois sportifs décédés dans l’affaire du crash de l’émission de télé-réalité « Dropped », Camille Muffat (natation), Florence Artaud (voile) et Alexis Vastine (boxe).
Pour reprendre les propos de Fuat Seker (lutteur de l’équipe de France et actuellement journaliste à BeIN Sport), boxeurs et lutteurs connaissent les mêmes galères, raison pour laquelle, après deux vols de médailles olympiques (Pékin et Londres), Vastine, en pleine dépression, a trouvé refuge pendant un an au sein du collectif national des lutteurs à l’INSEP (Institut National du Sport Et de la Performance). Un casier avec son nom et sa photo apposés dessus y est toujours présent et inocuppé, en sa mémoire.

Je n’ai pas connu Vastine, mais j’ai été très touché par l’émotion qu’a ressenti l’ensemble du monde sportif face à ce drame.

Il me semble injuste de ne dédier cette succession d’article qu’à Vastine, voilà pourquoi j’y ajoute les deux autres victimes de cet évênement. Parce que les belles histoires du sport ne se finissent hélas pas si souvent bien…

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bernard lemon
bernard lemon
30 novembre 2017 13:22

rocky reste toujours le meilleur 🙂