REC 4 : chairs (putrides) à canon et amas de clichés

REC 4 affiche

Holà mes braves ! Ça faisait bien longtemps que je n’étais pas venue vous conter fleurette mais quand l’inspiration est aux abonnés absents il n’y a pas grand chose que l’on puisse faire.
Quoiqu’il en soit je suis de retour ce mardi 16 Septembre pour vous parler d’un film qui sortira le 12 Novembre 2014 et il s’agit – vous l’aurez deviné – de [REC]4 : Apocalypse.

La saga [REC] entamée en 2007 par le duo de réalisateurs espagnols Jaume Balagueró (Darkness, la Secte Sans Nom) et Paco Plaza, avait à l’époque fait ravage et donné au cinéma d’horreur des lettres de noblesses hispaniques et surtout redoré un peu le blason du found footage qui commençait déjà à être un sous-genre fourre tout et dégueulasse.

Dans le premier film on suivait les aventures d’Angela (Manuela Velasco), une journaliste censée faire un reportage sur les pompiers quand un appel de détresse provenant d’un immeuble leur parvient. Une angine, des zombies, des morts, du sang, et une fille en culotte dans un grenier supposément placée là par des fous de la croix de Jésus. FIN.

bon appétit REC 4

Le second reprenait en parallèle l’histoire du premier tout en étant une suite. Des zombies, des morts, des jeunes, du sang. FIN.

Le trois, réalisé uniquement par Paco Plaza même si son comparse Balagueró est toujours affilié au projet, s’appelait Genèse. Ce qui sous entendait donc « explication » mais aussi « religion ». On fut plus servi pour le second que pour le premier, et si la réalisation laissait à désirer le film ne s’en sortait pas trop mal. À l’époque je ne tenais pas encore ce discours « c’est de la merde putain !  » fut à peu près mon langage. Mais aux vues du tout dernier (par pitié que ça soit VRAIMENT le dernier)…j’ai mis de l’eau dans mon vin.

Réalisé par Jaume Balagueró, le projet était dans les cartons depuis un bon moment et tous les fans de la saga (dont je fais partie) savaient depuis fort fort longtemps que l’histoire se situeraient après les évènements du 1 (et du 2 un peu aussi) et qu’on retrouverait notre journaliste malchanceuse mais badass : Angela.

En dehors de ça, j’ai fait la sourde oreille à toutes les rumeurs, les « secrets » de tournage etc… histoire de profiter un maximum du retour de Balagueró et de ne pas me spoiler. Si j’avais su, j’aurais pas venue !

Non seulement le film n’est PAS DU TOUT que l’on attendait/espérait/priait tous les soirs de voir mais EN PLUS : c’est de la merde !


Ça ne démarre pas trop mal avec de multiples voix off de journalistes qui nous replacent dans le contexte et la scène d’ouverture nous renvoie directement aux deux premiers volets de la saga. On retrouve des lieux familiers et terrifiants que les militaires sont censés faire sauter quand, soudain, résonne la voix d’Angela.

On se dit « chouette ! on reprend là où tout s’est arrêté et on aura un jus d’explication » NON ! Ensuite direction un bateau perdu en mer dans lequel on a installé, vite fait, une sorte de quarantaine afin de comprendre et tuer l’affreux virus vilain pas beau (et il est VRAIMENT moche). Et à partir de là tout le film n’est qu’un vague prétexte pour de la série B risible et absolument pas crédible.

Sur le Zarathustra (oui, c’est ainsi que se nomme le navire), on retrouve donc Angela et ses deux sauveteurs soumis à des tests médicaux, une vieille qu’on avait oublié mais qui était au mariage maudit dans [REC]3 et on rencontre une équipe médicale très stricte et secrète, des militaires chiens de garde enragés avec un demi-cerveau pour toute l’équipe et l’équipage du navire composé visiblement de cinq personnes.

Le Capitaine dont c’est le dernier voyage avant la retraite (ça va mal finir pour toi mon pote), le gros nerd qui se gave de barres chocolats tout en piratant tout et n’importe quoi (tu as peut-être une chance de t’en sortir car tu dois être puceau), le grand noir qui s’occupe de la machinerie (…oui ben t’es noir donc ne cherche même pas à te débattre). Mais aussi le sauveur droit dans ses bottes qui cherchent à comprendre une situation qui le dépasse, l’héroïne fatiguée et subitement inutile (puisqu’il y a son sauveur pour jouer les héros), le meilleur ami du héros, le docteur en chef qui rabâche le protocole sans JAMAIS révéler quoique ce soit sur ce fameux protocole mais c’est la règle tu comprend et les militaires qui ne servent à rien si ce n’est devenir de la chair à canon putride voilà ce que nous offre Balagueró pour le chapitre final.

REC 4 Apocalypse 2014 Movie Wallpaper


C’est à peu près mon ressenti durant le film


Mauvais personnages ou mauvais acteurs ? C’est une question tout à fait légitime qu’on est en droit de se poser tant le niveau est affligeant. Mais est-ce une faiblesse d’écriture (oui bonjour je voudrais du cliché à gogo et zéro profondeur s’il vous plait) ou tout simplement une erreur de casting ? C’est très certainement une combinaison des deux et le résultat à l’écran et sans appel. C’est nul ! Il n’y a rien ni personne pour essayer d’améliorer ce ratage complet et je me répète, si ça avait été un autre film, j’aurais presque rit.

Si on met de côté ce dont je viens de vous parler, il y a peut-être quelque chose pour sauver [REC]4 non ? NON ! Premièrement ça ne fait pas peur. À aucun moment ! Le réalisateur tente deux ou trois jump scares mais sans aucune conviction (autant de ne pas en faire dans ce cas) et nous sort ses hectolitres de faux sang, probablement des stocks restants des anciens tournage. Mais ça ne fait pas peur. Il n’y a aucun suspens, l’aspect « oh mon dieu c’est un virus mais c’est peut-être un démon » est ridicule. Aucun acteurs n’étant crédibles on se trouve donc devant une série B avec un scénario écrit sur un timbre poste et un immense doigt d’honneur en direction des fans de la saga qui attendaient une explication au fameux mélange science & religion dont on sentait les prémices dans le premier film et qui semblait se confirmer dans le troisième. On évoque le complot ecclésiastique, le mystère scientifique (le virus est-il démoniaque ? Extra-terrestre ? Tellement ancien qu’on ne le connait pas ?) mais sans jamais aller bien loin.  Force est de constater que Plaza et Balagueró n’ont pas pensé leurs films jusqu’au bout et que [REC]4 est le film fait pour s’en débarrasser une bonne fois pour toute et puisqu’il faut en finir pourquoi ne pas rire de tout ça et d’en faire une vaste fumisterie avec une demi-explication bancale et un dernier plan proposant une fenêtre ouverte pour une flopée de téléfilms que NRJ12 serait ravie de diffuser.

Angela

En général je suis une partisane de la non-explication et de la liberté d’interprétation. Quand un film d’horreur possède une ambiance soignée et de bons personnages je me fiche d’avoir le fin mot de l’histoire lorsque le générique défile. Si pour moi l’univers et le sujet se tiennent, je n’ai rien contre une once de mystère même si souvent c’est la solution de faciliter pour des scénaristes qui se trouvent piéger par une histoire trop énorme et complexe et dont aucune explication ne serait satisfaisante.
Vous l’aurez compris, je suis très déçue par ce film qui est absolument dispensable, non abouti et qui a tout d’une blague de très mauvais goût (blague que je n’ai peut-être pas saisie alors). Le seul aspect positif c’est qu’à côté du 4, [REC]3 a presque l’air d’être un bon film. J’ai dit « presque ».

Sur ce, je m’en vais consulter mon dictionnaire d’insultes espagnoles et vais préparer ma lettre d’insurgée !

[REC]4 réalisé par Jaumé Balagueró. Horreur. Durée : 1h30

Sortie prévue le 12 Novembre 2014

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Dragrubis
Dragrubis
16 septembre 2014 11:29

Ben moi je suis resté sur le 1 et c’est très bien.

Pour faire plus détaillé en ce qui me concerne l’absence d’explication dans ce type de film me va parfaitement bien.

On peut faire un parallèle avec la série Evil Dead les suite n’ont pas grand chose à voir avec le premier mais on réussit (surtout pour le troisième) à avoir un charme bien à eux…

Lord Batair
Lord Batair
17 septembre 2014 8:45

Je me suis aretté au REC 2 qui était un bon gros ratage quand même avec le brisage des code du found footage (genre quand on passe au point de vue des jeunes) et « l’explication » quelle idée débile sérieux

Hélène
Hélène
18 septembre 2014 9:26

Moi j’en ai vu aucun! Ce genre de film ne m’inspire pas et entre nous j’ai peur la nuit quand je regarde des films d’horreur

laurance
laurance
18 septembre 2014 13:17

Ce film n’est pas ma tasse de thé aussi, et surtout avec une telle critique

Tobogo
Tobogo
24 septembre 2014 16:01

JE ne regarde pas trop ce type de film habituellement….et bien je vais continuer 🙂

Ambalaba
Ambalaba
2 février 2015 1:42

Je viens de perdre 1h30 de mon existence! Non mais quelle bouze ce truc. Primo, l’histoire est grotesque,d’ailleurs y’a pas d’histoire mais des bouts de début de possibilités éventuelles de tentatives de pseudo explications (vous m’suivez?).On dirait qu’il ont tenté un blockbuster à 10 balles (salaires des acteurs et décors compris). Et si au moins ça faisait un tout petit peur mais même pas! Pas une seule palpitation j’vous dit, j’ai la pulsation à 60 les amis. Les teletubies fluos et leurs smileys de dingues sont plus flippants c’est dire…Comment peut-on décevoir à ce point après le 1 génial? Super… Lire la suite »