New York Melody rythmera-t-il l’été ?

Quand il m’a été proposé d’assister à une projection privée du nouveau film du réalisateur irlandais John Carney, je n’ai pu m’empêcher de sauter de joie. Grand fan de son film Once, j’étais curieux de découvrir son nouveau chef-d’œuvre.

New York Melody ? Voilà un titre qui charmait déjà mon cœur de musicien. Ce que la projection a confirmé : j’adore ce réalisateur qui met la musique à l’honneur.

 

L'affiche du film

L’affiche du film

Le réalisateur

Connu surtout pour son film Once, John Carney avait dans ce film réussi à donner vie à deux personnages, deux laissés-pour-compte que le goût prononcé pour la musique avait rassemblés et réussis à remettre sur les rails. Bien que le film ait été parfois perçu comme « ennuyeux » ou « plat », ou même « sans véritable objectif », c’est avant tout la musique et le duo d’acteur qui m’avaient séduit (bon, il a quand même reçu un Oscar et deux prix d’importance, ce n’est pas sans raison). Et puis, les thèmes, bien que classiques, avaient été traités avec originalité et donnaient à ce film une fraicheur vraiment particulière.

Dans New York Melody (Begin Again de son vrai titre), on retrouve cette même recette. Mieux encore : John Carney a réussi à gommer les imperfections de Once pour faire de New York Melody un film qui réconciliera le grand public et les fans de films indépendants.

Le scénario

A New York, deux personnages, incarnés par Keira Knightley et Mark Ruffalo, se retrouvent à une époque transitoire (et douloureuse) de leur vie. L’une, Greta, vient de quitter son petit ami (Adam Levine, oui oui, LE chanteur de Maroon 5 s’est mis au cinéma) en pleine ascension vers la gloire ; l’autre, Dan, vient de se faire virer de sa maison de production musicale (dont il était pourtant à l’origine), à quoi s’ajoutent d’autres problèmes comme son divorce, la dépression etc…

Greta, amenée de force par un ami dans un pub la veille de son avion pour rentrer en Angleterre, est poussée à chanter une chanson. Dans la même salle, Dan, venu siroter un ultime verre, est charmé par son talent. Il va alors tout mettre en œuvre pour la convaincre de composer un album.

Là encore, comme dans Once, c’est la musique qui est au cœur de l’histoire : elle va permettre aux personnages de se rencontrer et de rebondir. Puisant dans les forces de l’autre, ils vont s’épauler et tenter de créer un album original. Le spectateur va donc assister à des enregistrements au beau milieu des rues de New York, avec ses rumeurs et ses imprévus, qui seront autant de chansons originales à découvrir. Un film musical donc, rythmé par les talents inattendus de Keira Knightley à la voix, mais également une déclaration d’amour à la ville de New York.

John Carney explique comment l’idée de New York Melody lui est parvenue : « Je me suis intéressé à ce qui se passerait au sein d’un couple de musiciens si la carrière de l’un décollait et pas celle de l’autre. Le succès prend-il le pas sur l’intimité, la confiance et la loyauté ? Je voulais savoir où étaient ces passionnés qui parcouraient l’Irlande à la recherche du prochain U2 dans les années 90, et j’ai eu l’idée de confronter l’un de ces producteurs désabusés à une jeune artiste d’aujourd’hui, capable d’enregistrer et de mixer son album sur son ordinateur, pour voir ce qu’il en ressortirait. »

L'une des scènes d'enregistrement en pleine rue, quelle idée géniale !

L’une des scènes d’enregistrement en pleine rue, quelle idée géniale !

Les chansons & les acteurs

De qualité assez inégale, mais dans l’ensemble très agréables, les chansons ont été composées pour l’occasion. Ce film est d’ailleurs une première aussi bien pour Keira Knightley qu’Adam Levine : elle n’avait jamais sérieusement chanté et lui s’offre son premier rôle au cinéma.

Keira Knightley à propos du film : « C’était une première pour moi. La plupart des chansons n’étaient pas finies lorsque je suis arrivée à New York. J’avais travaillé avec un professeur de chant afin de trouver la voix du personnage, mais certains titres de Gretta ne m’ont été remis que le jour de leur enregistrement, il a donc fallu que je me fie à mon instinct en croisant les doigts pour que tout se passe pour le mieux. »

Adam Levine (et sa surprenante barbe) : « Je n’aurais jamais envisagé de faire du cinéma si je n’avais pas eu un coup de cœur pour l’histoire. J’aime beaucoup le style de John, c’est un musicien, comme moi, et nous partageons la même sensibilité. Nous nous sommes entendus à merveille. (…) jouer la comédie a été un vrai défi que j’ai pris plaisir à relever. »

Les performances de ces deux artistes sont en tout cas tout à fait honorables. Quant à Mark Ruffalo, loin de son personnage de Hulk, il est à la fois attachant et drôle. On notera au passage la présence, non indispensable mais néanmoins amusante, de Cee-Lo Green.

Mon cœur de musicien a particulièrement aimé plusieurs aspects du film : d’abord, l’idée que la musique est fédératrice et positive sur nos vies, ce dont je suis pleinement convaincu. Ensuite, le sentiment d’allégresse que j’ai ressenti en quittant la salle est toujours agréable. En effet, la fin est nettement plus aboutie que dans Once et la chute humoristique est un joli pied de nez à l’industrie musicale. Enfin, le film donne le sentiment que composer et jouer de la musique est facile et j’aime cette volonté de rendre la pratique musicale accessible au plus grand nombre.

En résumé, New York Melody est un film charmant qui défie les catégories. Ni tout à fait une comédie, ni tout à fait un drame, ni tout à fait une comédie musicale, le film oscille entre tous les genres. Et c’est justement ce mélange qui m’a séduit. J’espère qu’il séduira vos oreilles tout autant !

Sortie en salles obscures le 30 juillet.

Retrouvez ici sa bande-annonce :

 

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