Les français sont-ils des alcooliques ?

Jacques Chirac boit de la bière

Oh le sujet qui fâche !

Alors que les campagnes de prévention contre l’alcool sont toutes annulées une à une, on pourrait se poser la question de la place de l’alcool dans le quotidien des français. Outre des choix de santé ou de religion, l’alcool fait partie de notre quotidien et est fortement ancré dans notre culture.

Il faut dire que l’on part de loin, puisque l’on enseigne aux enfants que l’on a gagné la grande guerre de 14-18 grâce au pinard. A partir de là, le vin prend un statut sacré, il fait partie de notre culture, il a un aspect complètement imagé sur ses vertus curatives que nos parents ne cessent de rabâcher pour justifier leur petit rouge du midi « ah mais tu sais un verre de vin fait du bien au coeur »… N’attirons pas les trolls…

Campagne de communication pinard guerre 14/18

Pourquoi une telle introduction me direz-vous ? Car moi aussi, j’aime l’alcool, le vin, la bière, le champagne et j’en passe… J’aime boire ma petite bière le vendredi soir avec ma pizza, j’aime goûter du vin quand je vais chez des amis, j’apprécie la coupette de champagne aux anniversaires… J’aime… boire ?  !  Suis-je un alcoolique ou un victime de notre société ?

Découverte de l’alcool en tant qu’étudiant

Etudiants boivent bières

Même si papa me faisait gouter un fond de vin le dimanche midi, je n’ai jamais apprécié ce breuvage durant mes jeunes années. Il faut dire que papa aime les vins qui ont du corps, très forts, ce qui n’est pas forcement la meilleure approche pour faire apprécier le vin à un jeune.

Pareillement, je n’ai jamais eu d’attirance pour la bière durant mes années d’étude, il aura fallu quelques compagnons aimant les jeux de bière pour me faire commencer « à boire ». Mais ce n’était pas de la bière découverte, c’était de la bière pour boire qui est clairement une activité de jeunes alcooliques. Cela aussi je devrai en parler, tous ces jeunes qui sous prétexte de l’amusement boivent plus que de raison… et peuvent le regretter amèrement. Personnellement, n’aimant pas l’alcool avant mes 25 ans, je n’ai jamais trop eu ce genre de problèmes. J’étais « monsieur coca », vous savez ce pote, « captain de soirée », qui surveille, conduit, fait attention aux autres. Certes, je n’étais pas non plus innocent, un petit verre de Manzana, de Malibu… mais jamais dans l’abus, surtout pour le goût plus que pour l’effet.

Soirée open bar les gars !

Tandis que les amis se murgeaient à la bière de mauvaise qualité ou à la vodka qui ressemblait plus à de l’alcool à bruler, je profitai aussi, mais je voyais aussi les affres de l’alcoolisme.

Environnement professionnel et alcool

Champagne au bureau

Les études terminées et un salaire en poche, les séminaires et autres team building font avancer la découverte d’un cran. Cette fois-ci nous sommes sur des alcools de qualité, dans un environnement où il ne faut pas se murger mais où on a l’opportunité de déguster et découvrir.

Champagnes et vins sont les maitres mots de ces soirées avec les collègues. Dans l’environnement professionnel c’est à la fois une marque de prestige et une forme de remerciement envers les salariés : On montre que l’on a du bon vin ou du bon champagne, c’est un cadeau pour les salariés.
Cadeau, cadeau… Vous aurez toujours le cas des collègues ne buvant pas d’alcool qui vous diront que le coca est un sacré cadeau… De l’autre, c’est aussi une tentation de boire alors que ce n’était pas prévu.

Tout le monde est en train de trinquer, oh après tout une petite coupe ne fera pas de mal

Même si personne n’est jamais forcé, cela reste une tradition, un rituel qui par sa régularité peut pousser à la consommation. Pour les « vrais » alcooliques, c’est une véritable torture que de voir tous ses collègues boire leurs coupes, coupes qui sont à disposition…

Repas en famille ou avec amis, le bon vin est de mise

Mariage et alcool

Avec la maturité, on apprend, on déguste, on découvre, et on commence à se faire un avis sur les différents alcool qu’on aime ou qu’on n’aime pas. On commence à être plus sélectif, on aime aussi partager avec ses proches les petites découvertes gustatives du quotidien. Après tout, quoi de plus simple que d’apporter « une bonne bouteille » quand on va chez des amis ?

J’amène quelque chose pour le repas ?
Non, juste une bonne bouteille de vin

L’alcool est dans la catégorie des aliments et ça le lobby du vin a bien réussir à faire comprendre à la population française qu’un bon repas doit s’accompagner d’un bon vin. Ne vous méprenez pas encore une fois, j’aime déguster un verre de vin à table mais je n’aime pas le faire trop régulièrement. Comme je vous l’ai dit, le vin reste « festif » pour moi et il n’est pas rentré dans mon quotidien contrairement à mon père qui ne pouvait pas faire un repas sans son verre de rouge.

Quelque part, aujourd’hui, il serait extrêmement complexe de communiquer sur les dangers de l’alcool au quotidien. Il y a tellement de filières et de production, que c’est tout un pan de l’économie qui s’écroulerait.

Les dangers de l’alcool

Campagne de prévention contre l'alcool

Je sens que certains ne vont pas aimer ce que je vais dire mais les boissons alcoolisées peuvent être très dangereuses. Quand vous conduisez ou tout simplement parce qu’elles ralentissent vos reflexes, en abusant de l’alcool on peut sérieusement se blesser ou blesser les autres (voir tuer).
Evidemment (évidemment), tout est une question de dosage et d’abus mais, puisque l’on prend l’habitude de ce petit apéro, de ce petit verre de vin pendant le repas, on prend l’habitude de boire. A chaque fois que l’on boit un verre d’alcool, il faut anticiper et savoir si on sera capable d’agir ou réagir correctement. De façon factuelle, nous avons déjà tellement de mal à faire de l’éducation sur les dangers de l’alcool et la prise du volant comment voulez-vous faire comprendre à un pays qui baigne littéralement dedans qu’il faudrait « diminuer » la consommation ?

Si depuis l’enfance, vous voyez vos parents en boire, on vous a appris à boire, on vous a éduquer sur les opportunités de boire, qu’au bureau vous buvez, qu’à la fac vous buvez, qu’avec la famille et amis vous buvez, comment faire comprendre cela ?

L’arrivée massive des bières sans alcool

Asahi sposong du rugby

Il faut bien trouver un moyen de communiquer, le sponsoring est devenu massif

Certains d’entre vous me diront « oui mais regarde il y a de plus en plus de boissons sans alcool, comme les bières 0% ».

je vous répondrai qu’il ont à moitié raison: En effet, le marché de la bière sans alcool a explosé ces dernières années, toutes les marques en proposent. Entre la population musulmane, les femmes enceintes, les ex alcooliques ou tout simplement ceux qui ne veulent pas boire d’alcool, le marché est florissant et plein d’opportunité.

Mais (je sais, il y a toujours un mais), la réalité de cette explosion est d’abord marketing.
En effet, la alcooliers n’ont pas le droit de communiquer à la télévision, cela inclus également les sponsors pour les matchs sportifs… (vous le voyez venir ?). Mais en faisant la promotion d’un bière sans alcool, ils ont le droit de communiquer sur celle-ci. Après tout, on s’en fou du produit, l’important étant que les gens retiennent la marque.

Quand vous voyez Bière XXX sans alcool partenaire de l’équipe de France, vous retenez surtout « bière XXX ». Telle est la réalité de l’environnement dans lequel on vit, une capacité à détourner les lois et en faisant toujours la promotion des la marque d’alcool.

Bref, à mon humble avis, même si les gens comprennent les dangers de l’alcool, ils en consomment toujours autant. Cela est tellement ancré dans notre culture, qu’il est impossible d’y réchapper si l’on n’a pas de très fortes convictions.

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